SHERBROOKE: Le Musée des beaux-arts de Sherbrooke (MBAS) est une institution et une destination de prestige, à vocation culturelle qui, chaque année, attire plus de 10 000 visiteurs à l'année et plus, selon la conjoncture économique actuelle. En 2011, on parle de 12 000 visiteurs et ce chiffre pourrait baisser à 10 000, en 2012, à cause d'une période estivale très chaude...qui semble avoir repoussé sa clientèle vers d'autres horizons. Fondée en 1982, elle s'installe dans l'édifice patrimonial de la Banque d'Eastern Townships (1896). Subventionné par la Ville de Sherbrooke et le ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, le musée qui compte trois salles, présente une dizaine d'expositions par année. Chaque conservateur ou chaque conservatrice qui a pris en charge, à des périodes déterminées, la gestion des expositions et autres activités d'un tel musée, laisse à vie une marque indéniable de son passage en fonction, une marque qui tient à une vision philosophique de l'art en général, dans sa proximité locale et régionale, avec les artistes professionnels et ceux de la relève. Il se crée alors une alchimie exceptionnelle entre eux qui est un gage de succès de toute exposition aussi bien dans sa préparation que dans son déroulement, devant le public.

À l'antichambre de toute exposition, il y a une communion de l'âme de l'artiste invité avec celle du conservateur. Pour Sarah Boucher, conservatrice du MBAS, depuis 2008, il y a eu, dès le début, un foisonnement d'idées dans l'élaboration d'une nouvelle approche philosophique, celle d'une mission d'équilibre « entre l'art actuel et les expositions plus historiques», « un équilibre entre les artistes de l'extérieur et les artistes locaux de la relève ». D'ailleurs, elle se préoccupe beaucoup, en collaboration avec Cécile Gélinas, directrice, de la qualité des œuvres exposées. Toutes les deux, elles assurent le leadership d'une équipe de 7 employés et d'une vingtaine de bénévoles.

Lors de ma rencontre avec elles, nous avons surtout abordé le programme des expositions, à court et à long terme, afin d'inciter davantage nos lecteurs à une fréquentation plus assidue aux expositions et activités du musée. Ce qui a surtout retenu mon attention, c'est, sans aucun doute, l'exposition actuelle, qui se tient du 20 octobre 2012 au 13 janvier 2013, intitulée : « Du coq à l'âme. L'art populaire au Québec». Une exposition itinérante, réalisée par le Musée canadien des civilisations. Pour l'historienne du patrimoine québécois que je suis, il s'agit là d'une aventure de grande excitation et de vif intérêt...Un itinéraire de créations à travers le temps, du XVIIIe siècle à nos jours, collection de feu Nettie Covey Sharpe, grande collectionneuse d'origine estrienne, de Saint-Augustin-de-Woburn, morte en mars 2002, à Saint-Lambert, au bord du fleuve. Des noms de créateurs qui ne pourront plus être oubliés comme : Léon Bouchard, de Roberval; Michel Fedak de Jonquière; Clémence Lessard, de Saint-Joseph de Beauce; Raymond Massicotte, de Shawinigan; Fleurette Solomon, de Gatineau; Jacqueline Tremblay, de Baie St. Paul et Michel Villeneuve, de Chicoutimi. Le clou de l'exposition est le « Coq de croix de chemin», artisan inconnu, daté entre 1850 et 1923.

Du 16 février au 30 mars 2012, le public sera convié à interagir avec les toiles d'art contemporain de l'artiste Denis Pelletier dont on peut déjà les admirer à la Galerie Lacerte. Suivra le traditionnel Salon de Printemps des artistes des Cantons-de-l'Est, du 30 mars au 26 mai 2013, édition 2013.
Tous les artistes professionnels et artistes de la relève dont la candidature sera acceptée seront partie prenante de l'exposition collective. Du 25 mai au 6 octobre 2013, une salle d'exposition sera consacrée aux œuvres de Marc-Aurèle Fortin.Une première est attendue du 1er juin au 2 septembre 2013 avec la venue de la célèbre exposition : « ZIDANE, un portait du 21e siècle, de Douglas Gordon et Philippe Parreno », organisée par le Musée des beaux-arts du Canada, avec l'aménagement, pour la circonstance, de deux écrans géants. Zinédine Zidane, footballeur de renommée, de l'équipe nationale de France qui a remporté, en 1998, la Coupe du Monde de la FIFA et le Championnat d'Europe, en 2000, est devenu une icône sportive mondiale. Cette exposition met en relief « le culte de la célébrité et remet en question l'image comme objet de consommation». A voir absolument!

Un artiste professionnel estrien, Pierre-Léon Tétrault, exposera, du 12 octobre 2013 jusqu'en février 2014. Huiles et acryliques qui s'inspirent du patrimoine culturel et social inuit, amérindien, oriental et des pays en voie de développement.

Le MBAS, c'est aussi une fondation avec des activités de financement par des bénévoles dévoués et une boutique. C'est aussi des activités pour enfants comme les «Contes de Noël», avec la conteuse Marie Lupien Durocher. Ils s'adressent aux jeunes enfants de 3 à 6 ans.

Ouverture du musée du mardi au dimanche, de 12h à 17h, sauf période des fêtes
Informations : 819 821-2115 ou www.mbas.qc.ca

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Photos: Myriam Sainson (1) et MBAS