SHERBROOKE- Le Centre culturel et du patrimoine Uplands (9 rue Speid à Sherbrooke; arrondissement de Lennoxville) est fier de présenter à la population l’exposition de photographie, Quelque Part sur la 20. L’exposition se poursuit jusqu’au 10 mars 2013. Fut un temps, le voyage Québec-Montréal était marqué par un point visuel incontournable, le Madrid. De loin, nous pouvions apercevoir ces impressionnants dinosaures et ces Monster truck. Est-ce que le Madrid était kitsch, laid ou démodé? Peut-être, mais, malgré cette laideur assumée, le Madrid avait sa place dans notre esprit collectif.

Devons-nous obligatoirement, au nom d’une certaine modernité, détruire des bâtiments, des façons de faire, des objets, qui appartiennent au passé. Le Madrid se pose bien dans ce questionnement, car, oui il était bizarroïde dans son genre, mais il était populaire et avait une personnalité. Son caractère propre avait réussi, au fil des années, à garder sa place et à entretenir sa notoriété. Pouvons nous dire la même chose des ces nouvelles bâtisses dont l’architecture est basée sur des modes généralisées par des franchises? Est-ce sur l’autel du renouveau que nous sacrifions la personnalité ou bien le caractère unique de certaine chose au nom de l’avancement.

Questionnant cette facilité à faire table rase du passé, Jean Beaudoin, Jean-François Dupuis et Clemz, trois artistes sherbrookois, ont donc décidés, à leur façon propre, de conserver et d’archiver ce morceau de patrimoine en utilisant le médium photographique. Que l’on aime ou l’on déteste, le Madrid a fait partie de notre mémoire collective.

Jean Beaudoin : Son travail depuis deux ans s'articule autour de la Lomographie, le retour aux sources de la photo low-fi. Sa démarche comprend ainsi des prises de vue ¨spontanées¨. « Sans idée préconçue de la photo à venir, je tente de mettre en place des variations visuelles inusitées et intéressantes. Mon objectif est d'amener le "spectateur" de mes œuvres à retrouver la magie et la pureté de l’instant. On y fait face ou l'on passe totalement à côté ».

Jean-François Dupuis : Depuis une vingtaine d’années, par le biais principalement de la photo, du transfert polaroïd et de la peinture, il développe un langage pictural se permettant de dévoiler l’ambiance au sein d’un imaginaire singulier. Cette sensibilité se nourrit d’ouvrages sur la symbolique onirique, du subconscient, de l’expressionnisme et de ses expériences personnelles d’images de scènes, d’ambiance. « Le thème du rêve est très présent dans mes œuvres, il est souvent incarné par des interprétations de scènes d’ambiance dont la mise en scène implique des compositions dynamiques qui entretiennent un certain esprit graphique ».

Clemz : À l’ère de l’hy[per]fection photographique engendré par le numérique, Clemz va à son antipode, en présentant des images floues, surexposées, mal calibrées et au cadrage singulier. Cette contre-culture photographique est l’essence de son œuvre. L’utilisation des fondements de la lomographie comme approche principale s’avère la pierre d’assise de ses créations. Dans cette démarche esthétique low-fi, l’artiste met en valeur l’ambiance. On retrouve principalement dans son travail des sujets industriels, bâtiments abandonnés ou autres artefacts relatant la vie industrielle et ses produits. L’aspect brut de ses images définit le canevas de base. La plupart de ses créations sont le résultat d’une expression poético-trash instinctive où une atmosphère d’abandon ou de désolation compose souvent la trame de fond.

Uplands est ouvert du mercredi au dimanche de 13 h à 16 h 30 à partir du 6 février 2013.//(819) 564-0409; (819) 564-8951 ; Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. ; www.uplands.ca